N°50 – SPECIAL: Hungary’s press freedom is facing another blow

June 3, 2025

In Hungary, a new draft law threatens to sanction media outlets receiving foreign funding, including private donations and funding from the EU. Our partner 444 is one of the main targets. This is no longer a warning: it’s a direct attack on press freedom and concerns all of Europe. We have dreaded this moment for months. What the Hungarian government has done exceeds the worst-case scenario.

Budapest, 27th May

The “Easter purge,” as Orbán himself called it, had been promised. On the 15th March—Hungary’s national holiday commemorating the 1848 revolution, which notably included a demand for press freedom—Orbán announced a plan to eliminate the “shadow army.”

Ever since that speech, we knew something big this was coming.

Then, a few days ago the draft of a “Transparency law” was published, 2 minutes before midnight. Everyone was anticipating something bad, but this surpassed all predictions: it was harsher than any of our expectations. The law is now scheduled to be voted on in Parliament on the 10th June. Technically, it’s still a draft and could be amended. But we don’t expect any major changes, even under pressure.

This draft law could be called “shut up or shut down”. It gives the Sovereignty Protection Office the power to put certain independent organisations, like independent media or NGOs that are seen as “threats to Hungary’s sovereignty”, on a special list, for the Government to then sanction if needed. In many ways just like the foreign agent law in Russia.

We’ve seen this coming for years. The past 15 years of consecutive Orbàn-led governments has brought a very long and very cognizant process of silencing or repressing critical voices in Hungary.

The process of silencing dissent began in 2010, when Orbán’s government passed a harsh media law. Since then, many organisations have been taken over or forced to close, investors left, the advertising market became completely distorted, and most importantly independent media have been denied, to a large extent, access to public interest information, forced to file special requests just to get answers to basic questions. If this new law passes, it won’t be just another step—it will be a leap toward the autocratic regimes we have formerly only seen outside Europe.

One of the scariest elements is how far they’re willing to go to silence critical voices, including forcing leaders of organizations to declare personal wealth and potentially allowing authorities to conduct researches into devices and data storage. So even the private sphere is already very clearly targeted.

Despite this, we remain clear about why we do what we do. We will comply with the laws as far as we possibly can—but we will not give up on the journalistic activities that we consider to be the basis of our mission.

Our organizational goals up to the 10th June are very simple: do everything possible to stop this law from passing and put pressure on to amend, at the very least, its most radical and unacceptable dimensions.

We believe this draft also serves to provoke conflict with the EU, because if the EU swallows this as it is, then the rule of law within the European Union is directly undermined. So the EU must react in some manner.

A strong EU reaction however—political or even legal—might serve Orbán’s narrative: Brussels being the root of Hungary’s problems.

In the meantime, people are reacting. We’ve seen peaks in website traffic, direct communication, and voluntary donations. This gives us a stronger sense of our responsibility to protect what we have. Even in political circles that typically support the government, there seem to be cautiously sceptical or even somewhat critical voices.

The only real prevention measure is for citizens to recognize these kinds of threats early, and mobilise and inform each other. Political powers shift—that’s democracy. But the very idea of the media becoming the primary target of dominant political powers, being purposefully discredited and subjected to state financed disinformation campaigns to undermine the trust in them are all inputs for ultimately ending up with a truly antidemocratic situation without open societal debate– which is possibly unsalvageable.

Our mission remains unchanged: to provide free, fact-based information and critical independent journalism. No matter the severity of the measures, we are determined to continue.

This is not just a threat to independent journalism or civic spaces but to some of the very last bastions of freedom in our society. People’s right to be informed and the right of the media to inform freely and express and reflect opinions is at stake—and the price is getting ever higher.

Gábor

Gábor Kardos is the CEO of Magyar Jeti Zrt, an independent publisher of 444.hu, the Hungarian partner of Sphera Network. He told In Vivo how he and the editorial staff of 444 reacted to the proposed law that would impose stricter restrictions than those currently in force on NGOs, organisations and independent media critical of the Orbán government.

En Hongrie, la presse libre en sursis

June 3, 2025

En Hongrie, un nouveau projet de loi menace de sanctionner les médias recevant des financements étrangers, y compris les dons privés et les fonds européens. Ce n’est plus un avertissement : il s’agit d’une attaque directe contre la liberté de la presse qui concerne toute l’Europe et dont notre partenaire 444 est l’une des principales cibles. Nous redoutions ce moment depuis des mois. Ce que le gouvernement hongrois vient de faire dépasse le pire scénario envisageable.

Budapest, 27 Mai

La « purge de Pâques », comme l’a lui-même qualifiée Orbán, avait été annoncée. Le 15 mars, jour de la fête nationale hongroise commémorant la révolution de 1848 — qui avait notamment défendu la liberté de la presse — Orbán a annoncé un plan visant à éliminer « l’armée de l’ombre ».

Depuis ce discours, nous savions qu’un événement majeur se préparait.

Puis, il y a quelques jours, le projet de « loi sur la transparence » a été publié, deux minutes avant minuit.

Tout le monde s’attendait à quelque chose de grave, mais cela a dépassé toutes les prévisions, tant le texte était bien plus sévère que tout ce que nous avions imaginé jusqu’à maintenant.

La loi doit maintenant être votée au Parlement le 10 juin. Techniquement, il s’agit encore d’un projet qui peut être amendé mais nous ne nous attendons pas à des changements majeurs, même en faisant pression.

Ce projet de loi pourrait s’intituler « fermez-la ou fermez boutique ». Il donne au Bureau de protection de la souveraineté le pouvoir d’inscrire sur une liste spéciale certaines organisations indépendantes, telles que les médias indépendants ou les ONG considérées comme « menaçant la souveraineté de la Hongrie », afin que le gouvernement puisse ensuite les sanctionner si nécessaire. À bien des égards, ce texte rappelle la loi concernant les agents étrangers en Russie.

Nous le voyions venir depuis longtemps. Les quinze dernières années de gouvernement Orbán ont été marquées par un processus très long et délibéré de musellement et de répression des voix critiques en Hongrie.

Ce processus a commencé en 2010, lorsque le gouvernement Orbán a adopté une loi très restrictive sur les médias. Depuis lors, de nombreuses organisations sont passées sous contrôle gouvernemental ou ont été contraintes de fermer, les investisseur·euses ont quitté le pays, le marché de la publicité a été complètement faussé et, surtout, les médias indépendants ont été quasi systématiquement privés d’un accès aux informations d’intérêt public et ont été contraints de déposer des demandes spéciales pour obtenir des réponses à des questions de base.

Si cette nouvelle loi est adoptée, ce ne sera pas un simple pas de plus, mais un bond en avant vers les régimes autocratiques que nous n’avons connus jusqu’à présent qu’en dehors de l’Europe.

L’un des éléments les plus inquiétants reste l’ampleur des moyens qu’ils déploient pour faire taire les voix critiques, en obligeant notamment les dirigeant·es d’organisations à déclarer leur patrimoine personnel et en autorisant potentiellement les autorités à mener des enquêtes sur leurs appareils et données numériques. Même la sphère privée constitue une cible claire.

Malgré cela, nous restons fidèles à nos convictions et nos objectifs. Nous respecterons les lois dans la mesure du possible, mais nous ne renoncerons pas aux activités journalistiques que nous considérons comme le fondement de notre mission.

D’ici au 10 juin, nous avons un objectif très simple : faire tout notre possible pour empêcher l’adoption de cette loi et faire pression pour qu’au moins ses aspects les plus radicaux et inacceptables soient modifiés.

Nous y voyons également une provocation délibérée envers l’UE, car si Bruxelles ferme les yeux, c’est l’État de droit européen qui sera bafoué. L’UE doit donc réagir d’une manière ou d’une autre.

Une réaction forte de l’UE, qu’elle soit politique ou même juridique, pourrait toutefois servir le discours d’Orbán, selon lequel l’Europe est à l’origine des problèmes de la Hongrie.

En attendant, les gens réagissent. Nous avons constaté une augmentation du trafic sur notre site web, des échanges et des dons. Cela renforce notre sentiment de responsabilité dans la protection de ce que nous avons.

Même dans les cercles politiques qui soutiennent généralement le gouvernement, des voix prudentes, sceptiques, voire quelque peu critiques, semblent s’élever.

La seule véritable mesure préventive consiste pour les citoyen·nes à reconnaître rapidement ce type de menaces, à se mobiliser et à s’informer mutuellement.

Que le pouvoir politique passe d’une main à une autre, c’est le jeu de la démocratie. Mais l’idée même que les médias deviennent la cible principale des pouvoirs politiques dominants, qu’ils soient délibérément discrédités et soumis à des campagnes de désinformation financées par l’État afin de saper la confiance, est un facteur qui contribuera à créer une situation véritablement antidémocratique, sans débat social ouvert, qui sera peut-être irrémédiable.

Notre mission reste inchangée : fournir des informations gratuites, factuelles et un journalisme critique et indépendant. Quelle que soit la sévérité des mesures, nous sommes déterminés à poursuivre notre travail.

Il ne s’agit pas seulement d’une menace pour le journalisme indépendant ou les espaces civiques, mais aussi pour certains des derniers bastions de la liberté dans notre société.

Le droit des citoyen·nes à l’information et le droit des médias à informer librement, à exprimer et à refléter des opinions sont en jeu, et le prix à payer est de plus en plus élevé.

Gábor

Gábor Kardos est le PDG de Magyar Jeti Zrt, éditeur indépendant de 444.hu, partenaire hongrois du réseau Sphera. Il a décrit à In Vivo comment lui et la rédaction de 444 ont réagi à ce projet de loi qui durcirait encore les restrictions imposées aux ONG et médias indépendants critiques du gouvernement Orbán.

Ungheria: ennesimo colpo alla libertà di stampa

June 3, 2025
In Ungheria, una nuova proposta di legge minaccia di sanzionare i media che ricevono finanziamenti dall’estero, comprese le donazioni private e i fondi UE. Il nostro partner 444 è uno dei principali obiettivi. Dalle minacce si è passatз a un attacco diretto alla libertà di stampa, che riguarda tutta l’Europa.

Budapest, 27 Maggio

La “purga pasquale”, come l’ha definita lo stesso Orbán, era stata annunciata. Il 15 marzo, giorno della festa nazionale ungherese che commemora la rivoluzione del 1848, che includeva tra l’altro la richiesta della libertà di stampa, Orbán ha annunciato un piano per eliminare un presunto “esercito ombra”.

Da quel discorso, sapevamo che qualcosa di grosso stava per succedere.

Poi, pochi giorni fa, è stata pubblicata la bozza di una “legge sulla trasparenza”, due minuti prima della mezzanotte. Tuttз si aspettavano qualcosa di brutto, ma ciò che ne è uscito ha superato le peggiori previsioni: è stata più dura di quanto ci aspettassimo.

La legge sarà votata in Parlamento il 10 giugno. Tecnicamente è ancora una bozza e potrebbe essere modificata, ma non ci aspettiamo grandi cambiamenti, nemmeno con il governo sotto pressione.

Questo progetto di legge potrebbe essere chiamato “O taci o chiudi”. Conferisce all’Ufficio per la protezione della sovranità il potere di inserire alcune organizzazioni indipendenti, come i media indipendenti o le ONG considerate “minacce alla sovranità dell’Ungheria”, in un elenco speciale, affinché il governo possa poi sanzionarle se necessario. Per molti versi è simile alla legge sugli agenti stranieri in Russia.

Era qualcosa di prevedibile. Gli ultimi 15 anni di governi consecutivi guidati da Orbán soffocato con un processo molto lungo e consapevole le voci critiche in Ungheria.

Il processo di repressione del dissenso è iniziato nel 2010, quando il governo Orbán ha approvato una dura legge sui media.

Da allora, molte organizzazioni sono state acquisite o costrette a chiudere, lз investitori se ne sono andatз, il mercato pubblicitario è stato completamente distorto e, cosa più importante, ai media indipendenti è stato negato, in larga misura, l’accesso alle informazioni di interesse pubblico, costringendoli a presentare richieste speciali per ottenere risposte a domande di base.

Se questa nuova legge verrà approvata, non sarà un passo, ma un vero balzo in avanti verso i regimi autocratici che finora abbiamo visto solo al di fuori dell’Europa.

Uno degli aspetti più preoccupanti è capire il punto in cui sono dispostз a spingersi per mettere a tacere le voci critiche: з leader delle organizzazioni sarebbero per esempio costretti a dichiarare il proprio patrimonio personale e a consentire alle autorità di effettuare perquisizioni di d su dispositivi e archivi di dati. Anche la sfera privata è quindi chiaramente nel mirino.

Nonostante ciò, rimaniamo fermз nel sostenere ciò che facciamo. Rispetteremo le leggi per quanto possibile, ma non rinunceremo alle attività giornalistiche che consideriamo alla base della nostra missione.

I nostri obiettivi organizzativi fino al 10 giugno sono molto semplici: fare tutto il possibile per impedire l’approvazione di questa legge e fare pressione affinché vengano almeno modificati gli aspetti più radicali e inaccettabili.

Riteniamo che questo progetto di legge serva anche a provocare un conflitto con l’UE, perché se l’UE lo accetta così com’è, lo Stato di diritto all’interno dell’Unione Europea viene direttamente minato. L’UE deve quindi reagire in qualche modo.

Una reazione forte da parte dell’UE, politica o addirittura legale, potrebbe però favorire la narrazione di Orbán, secondo cui Bruxelles è la causa di tutti i problemi dell’Ungheria.

Nel frattempo, la gente sta reagendo. Abbiamo registrato picchi di traffico sul nostro sito, messaggi e donazioni volontarie. Questo ci rende ancora più consapevoli della nostra responsabilità di proteggere ciò che abbiamo. Anche negli ambienti politici che di solito sostengono il governo sembrano esserci voci cautamente scettiche o addirittura critiche.

L’unica vera misura preventiva è che з cittadinз riconoscano tempestivamente questo tipo di minacce, si mobilitino e si informino a vicenda. I poteri politici cambiano: questa è la democrazia.

Ma l’idea stessa che i media diventino il bersaglio principale dei poteri politici dominanti, che vengano deliberatamente screditati e sottoposti a campagne di disinformazione finanziate dallo Stato per minarne la credibilità, è un fattore che contribuisce a creare una situazione antidemocratica senza un dibattito sociale aperto, che potrebbe essere irrecuperabile.

La nostra missione rimane invariata: fornire informazioni gratuite, basate sui fatti, e fare un giornalismo critico e indipendente. Nonostante la durezza delle misure, siamo determinatз a continuare.

Questa non è solo una minaccia al giornalismo indipendente o agli spazi civici, ma ad alcuni degli ultimi baluardi della libertà nella nostra società.

È in gioco il diritto delle persone ad essere informate e il diritto dei media di informare liberamente, esprimere e riflettere le opinioni, e il prezzo da pagare è sempre più alto.

Gábor

Gábor Kardos è amministratore delegato di Magyar Jeti Zrt, editore indipendente di 444.hu, partner ungherese di Sphera Network. Ha raccontato a In Vivo come lui e la redazione di 444 hanno reagito alla proposta di legge che imporrebbe alle ONG e ai media indipendenti critici nei confronti del governo Orbán restrizioni più severe di quelle attualmente in vigore.

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