N°49 – How the job I love almost burned me out

May 28, 2025

Warsaw, 20th May

I didn’t know what burnout was until it happened to me. In that moment I didn’t know what I should or shouldn’t do. I just wanted to scream and quit my job—the NGO I had created and where I was working.

In Poland, where I live, NGOs take on lots of responsibilities that the state often overlooks: education, community-building, projects with migrants or disadvantaged groups. They do vital work—but it’s not easy.

NGOs here face constant financial instability. We rely on temporary grants, which means constant uncertainty. I used to write project proposals in the autumn, wait all winter, receive confirmation in March, and finally get the funds in May—by which time it was too late to do very much. Summer wasn’t ideal for implementation, and by autumn, while running projects, we were already writing the next batch of applications. It’s an exhausting cycle that makes stress feel like a permanent condition.

Working in the nonprofit sector often comes with the unspoken rule that your job is your passion—or even your hobby. And because of this mindset, sometimes you end up doing it for free, or for very little, which is dangerous for mental health.

You wake up one day, you’re 28 or 29, still living with your parents, dreaming of becoming independent, and you suddenly realize that the system isn’t built to support you. Permanent contracts are rare, and financial stability feels out of reach.

Many people start volunteering with a strong sense of purpose, hoping to make a difference. I did too. With this in mind, I created the Culture Shock Foundation, which works in new technologies, art, culture, and non-formal education.

But there came a point when I realized that I was failing. I used to be full of energy, creating things from nothing, and truly enjoying it. But in the long run, it just didn’t work. I was overwhelmed, I could no longer see a way forward. I fantasized about a job that didn’t require thinking.

Over time, I realized my expectations about life and work were in fact utopian. I believed I had to take care of others first. I never asked anyone to work for free, and yet I did so myself.

I began reading about burnout, trying to understand it on a personal level. But it quickly became clear that the fragile job market we are part of plays a major role. And in a world full of crises, burnout is no longer an exception—it’s becoming the norm.

We knew how important NGOs are for building civil society and bring people together, but we also saw the emotional and physical cost this work takes on people working in the sector.

That’s why we launched the “Burnout Aid” portal in 2022. We created a self-assessment test which tells you if you’re at risk. Thousands of people took it. At first, we thought the issue was specific to Poland. The biggest surprise was realizing burnout looks the same in other countries as well. The test is now even being translated into Indonesian because it reflects their reality too.

The root of the problem lies in the system—a system that reproduces structures of power and abuse. People say “You need to rest,” but it’s not that simple. They tell you, “Take care of yourself.” But what if you have no money, and your financial stress is constant? It all circles back to the same system.

Not everyone can survive that level of stress. In a sense, burnout feels like an ingredient of modern life.

And yet, I still have hope. I see younger generations in Poland drawing clear boundaries. Older people criticize them, saying they lack motivation or the “culture of sacrifice.” But I think they’re just learning to protect themselves.

Maybe they’ll be the first generation that figures out how to work without burning out. And for that, I believe they could be a source of inspiration for all of us.

Paulina

Paulina is the founder of the Culture Shock Foundation, a Polish NGO that has been working since 2010 to advance the creative and professional development of individuals working in the non-profit sector. After personally experiencing burnout, she created the Burnout Aid platform, which supports people working in this field—where job insecurity and stress are everyday realities.

Le travail que j’aime m’a menée au burnout

May 28, 2025

Varsovie, le 20 mai

Je ne savais pas ce qu’était un burnout avant que ça m’arrive. Je ne savais pas ce que je devais faire ou ne pas faire. J’avais juste envie de crier et de quitter mon travail — une ONG que j’avais créée et où je travaillais.

En Pologne, où je vis, les ONG assument de nombreuses responsabilités souvent négligées par l’État : l’éducation, la vie en communauté, les projets incluant les personnes immigrées ou les groupes défavorisés. Elles font un travail essentiel, mais qui est loin d’être facile.

Ici, les ONG sont sans cesse confrontées à l’instabilité financière. On s’appuie sur des subventions temporaires, ce qui signifie une incertitude constante. Je rédigeais des propositions de projets en automne, attendais tout l’hiver, pour recevoir une confirmation en mars et les financements seulement en mai — ce qui ne laissait plus le temps de faire grand chose. L’été n’était pas l’idéal pour leur mise en place, et en automne, tout en menant à bien nos projets, on travaillait déjà sur la prochaine série de demandes. C’est un cycle épuisant qui fait du stress un état permanent.

Quand on travaille dans le secteur à but non lucratif, il y a souvent cette règle implicite selon laquelle notre travail est notre passion — ou même notre hobby. À cause de cet état d’esprit, on finit parfois par travailler gratuitement ou presque, ce qui est dangereux pour la santé mentale.

Tu te réveilles un jour, à 28 ou 29 ans, vivant toujours chez tes parents, rêvant d’être indépendant·e, et soudain tu réalises que le système n’est pas conçu pour te soutenir. Les CDI sont rares et la stabilité financière semble inatteignable.

Beaucoup se mettent au bénévolat avec une motivation très forte, dans l’espoir de faire bouger les choses. Je suis passée par là. C’est avec cet état d’esprit que j’ai créé la Culture Shock Foundation, qui œuvre dans le domaine des nouvelles technologies, de l’art, la culture et l’éducation informelle.

Mais au bout d’un moment, j’ai réalisé que je n’y arrivais plus. J’étais quelqu’un de très énergique, je créais des choses à partir de rien, et ça me plaisait sincèrement. Mais sur le long terme, ça ne fonctionnait pas. J’étais surmenée, je n’arrivais plus à avancer. Je rêvais d’un travail qui ne demandait pas de réflexion.

Avec le temps, j’ai réalisé que mes attentes concernant la vie et le travail étaient en fait irréalistes. Je pensais devoir prendre soin des autres d’abord. Je n’ai jamais demandé à quiconque de travailler gratuitement, et pourtant je le faisais moi-même.

J’ai commencé à me renseigner sur le burnout, pour essayer de le comprendre à titre personnel. Mais il est vite devenu clair que le marché du travail fragile dont nous faisons partie joue un rôle majeur. Et dans un monde en crise, le burnout n’est plus une exception, c’est devenu la norme.

On savait à quel point les ONG sont importantes pour faire société et rassembler les gens, mais on a aussi vu l’impact émotionnel et physique que ce travail a sur celleux qui œuvrent dans ce secteur.

C’est la raison pour laquelle nous avons lancé le site « Burnout Aid » en 2022. Nous avons créé un questionnaire d’auto-évaluation qui vous indique si vous êtes à risque. Des milliers de personnes ont passé le test. Au début, on pensait qu’il s’agissait d’un problème spécifique à la Pologne. Le plus surprenant pour nous a été de réaliser que le burnout est identique dans les autres pays. Le test est même en train d’être traduit en indonésien car il reflète également leur réalité.

La base du problème se trouve dans le système — un système qui reproduit les structures de pouvoir et de violences. Les gens vous disent « Tu as besoin de repos », mais ce n’est pas si simple. On vous dit : « Prends soin de toi ». Mais comment faire quand vous n’avez pas d’argent et que le stress financier est constant ? On en revient toujours au même système.

Tout le monde ne peut pas survivre à ce niveau de stress. D’une certaine manière, le burnout donne l’impression d’être un simple ingrédient de la vie moderne.

Malgré tout, je garde espoir. Je vois les jeunes générations en Pologne poser des limites claires. Les générations précédentes les critiquent en disant qu’iels manquent de motivation ou de la « culture du sacrifice ». Mais moi, je crois que les jeunes apprennent juste à se protéger.

Ce sera peut-être la première génération à trouver comment travailler sans s’épuiser. Et pour cela, je crois qu’on pourrait tous et toutes s’en inspirer.

Paulina

Paulina est la fondatrice de la Culture Shock Foundation, une ONG polonaise qui œuvre depuis 2010 pour améliorer le développement créatif et personnel de celleux qui travaillent dans le secteur à but non lucratif. Après avoir elle-même vécu un burnout, elle a créé le site internet Burnout Aid, pour soutenir les personnes qui travaillent dans ce secteur, où le stress et l’insécurité de l’emploi sont des réalités quotidiennes.

Come il lavoro che amo mi ha portata al burnout

May 28, 2025

Varsavia, 20 maggio

Non sapevo cosa fosse un burnout finché non l’ho vissuto. In quel momento, non sapevo cosa dovevo o non dovevo fare. Volevo solo urlare e lasciare il mio lavoro — l’ONG che avevo creato e in cui lavoravo.

In Polonia, dove vivo, le ONG si fanno carico di molte responsabilità che lo Stato spesso trascura: istruzione, progetti di impatto sociale, con migranti o gruppi svantaggiati. Fanno un gran lavoro, ma spesso è davvero dura.

Le ONG qui vivono in una costante instabilità finanziaria. Ci sosteniamo grazie a finanziamenti e bandi, il che significa vivere sempre nell’incertezza. La nostra routine consiste nello scrivere i progetti in autunno, aspettare tutto l’inverno, ricevere la conferma in marzo e finalmente i fondi a maggio — quando ormai l’estate è incombente ed è tardi per iniziare a far qualcosa. Poi, in autunno, mentre ci sono i progetti da gestire, bisogna già scrivere le nuove proposte. È un ciclo estenuante che crea una condizione di stress perenne.

Lavorare nel non profit spesso sottintende una regola non scritta: che il tuo lavoro debba essere anche la tua passione, o addirittura il tuo hobby. Con questo tipo di mentalità, a volte finisci per lavorare gratis, o per pochissimo. Ed è pericoloso per la salute mentale.

Un giorno ti ritrovi ad avere 28 o 29 anni, vivi ancora con i tuoi genitori, sogni l’indipendenza, ma ti rendi conto all’improvviso che il sistema non è fatto per sostenerti. I contratti a tempo indeterminato sono rari, e la stabilità economica sembra irraggiungibile.

Molte persone iniziano a fare volontariato spinte da una forte motivazione. Anche io l’ho fatto. Con questo spirito ho fondato la Culture Shock Foundation, che si occupa di nuove tecnologie, arte, cultura e educazione non formale.

A un certo punto, ho realizzato che stavo per crollare. Prima ero piena di energia, creavo cose dal nulla, mi divertivo davvero. Ma sul lungo periodo, semplicemente, non poteva funzionare.

A un certo punto mi sono sentita sopraffatta, non riuscivo più a vedere una via d’uscita. Sognavo un lavoro che non mi richiedesse di pensare.

Col tempo, ho capito che le mie aspettative sulla vita e sul lavoro erano in qualche modo utopiche. Credevo di dovermi prendere cura dellз altrз prima di tutto. Non ho mai chiesto a nessunə di lavorare gratis, eppure lo facevo io.

Ho iniziato a informarmi sul burnout, cercando di comprenderne le cause a livello personale. Ma presto mi è stato chiaro che è anche il fragile mercato del lavoro in cui viviamo a giocare un ruolo fondamentale. E in un mondo pieno di crisi, il burnout non è più un’eccezione. Sta diventando la norma.

Alla Culture Shock Foundation sapevamo quanto le ONG fossero importanti per modellare la società civile e creare connessioni tra le persone. Ma conoscevamo anche il lavoro emotivo e fisico che viene richiesto a chi opera in questo settore.

Per questo abbiamo lanciato il portale “Burnout Aid” nel 2022. Abbiamo creato un test di autovalutazione per capire se una persona fosse a rischio o meno. Lo hanno compilato migliaia di persone.

All’inizio pensavamo che fosse un problema specifico della Polonia. La sorpresa più grande è stata scoprire che il burnout ha lo stesso volto anche in altri Paesi. Per dire, ora il test è in fase di traduzione in indonesiano, perché riflette anche la loro realtà.

La radice del problema sta nel sistema stesso — un sistema che continua a riprodurre dinamiche di potere e abuso. La gente ti dice “devi riposare”, ma non è così semplice. Ti dicono “prenditi cura di te”. Ma se non hai soldi e vivi costantemente sotto stress finanziario? Tutto riconduce sempre allo stesso punto: il sistema lavorativo in cui ci si ritrova.

Non tuttз riescono a sopravvivere a questo livello di stress. In questo senso, il burnout sembra essere diventato un ingrediente della vita moderna.

Eppure, ho ancora speranza. Vedo le nuove generazioni in Polonia che tracciano confini chiari. Lз adultз le criticano, dicendo che mancano di motivazione o della “cultura del sacrificio”. Ma io credo che stiano semplicemente imparando a proteggersi.

Forse saranno loro la prima generazione a capire come lavorare senza arrivare all’esaurimento. E per questo, credo che possano diventare una fonte d’ispirazione per tuttз noi.

Paulina

Paulina è la fondatrice della Culture Shock Foundation, una ONG polacca che dal 2010 si occupa di promuovere lo sviluppo creativo e professionale delle persone che lavorano nel settore non profit. Dopo aver vissuto in prima persona un episodio di burnout, ha creato il portale Burnout Aid, pensato per supportare proprio chi opera in questo ambito, dove la precarietà e lo stress sono all’ordine del giorno.

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