N°48 — Aina, punished for protecting her children

May 20, 2025

Madrid, 6th May

It all began in 2015 with three words from my three-year-old daughter. I was giving her a bath, when she suddenly turned to me and said: “Daddy touched me.”

I was happily married at the time, my other child was four months old. I spent the next two and a half months terrified, lying in bed shaking, not knowing if I’d wake up in the morning. I wanted to catch him, to find evidence. I finally decided to report him and then left.

After I informed the authorities of my suspicions that my daughter might be suffering sexual abuse, it was arranged that my children would see their father during supervised visits at a fixed meeting point. They denied a restraining order.

During these visits, my daughter would have panic attacks. So, they suspended her visits but forced me to still bring my son. In 2018, following a hospital referral, I was obliged to report to the authorities that there was a possibility that my son may have suffered abuse from his father during one of these visits. But my complaints of alleged sexual abuse were dismissed.

In 2018, a protection order was issued, suspending all visits and communication between father and children. The court concluded that the evidence was consistent in suggesting abuse, but that didn’t prevent the same court, with a different presiding judge, from ordering a change of custody in favor of the parent under investigation in February 2020.

My children were subsequently taken away from me. My youngest, who was four at the time, was given to his father. My oldest, who was seven, was sent to a foster home because she refused to stay with him.

I call it a triple removal: my two children were taken away from me, and a brother and sister were separated from each other, under the accusation that I was manipulating them to turn them against their dad. My daughter was held in a center for nearly ten months, unable to communicate with me.

After this, I had zero contact with my youngest for two years, and with my oldest for another six months after that. Then, for two and a half years, I saw them separately for an hour every two weeks.

In May 2023, I was tried for kidnapping. Their father reported me for handing the children over 14 days late. I was acquitted by the judge but perhaps only because a trial observation was set up, and several lawyers and the media attended.

I’ve had up to 14 open criminal cases. I have liens, I’m ruined. Right now, even though I’m still without custody, I’m so convinced that the system is failing and won’t change that I’m not going to face a judge and go through litigation. It drains me emotionally and financially, and in the end, it serves absolutely no purpose.

I have a certificate as a victim of gender-based violence that recognizes that I have been a victim of institutional violence. It’s a certificate from the Institute of Women in Catalonia, which recognizes that I have been subjected to False Parental Alienation Syndrome (A controversial theory proposed by American psychiatrist Richard Gardner, according to which one parent (usually the mother) manipulates the children into rejecting the other parent (usually the father), without any real cause, ed.) which is prohibited by Catalan Law. I have suffered institutional violence in all forms.

That’s why, in 2018 or 2019, a group of women and I set up the network of Protective Mothers. Our only goal was to be connected and be able to act collectively and anonymously to avoid retaliation.

We created initiatives like a shadow report that we submitted to the CEDAW (the UN Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against Women, ed.). A study published by the Ministry of Equality called “Institutional Violence Against Protective Mothers”, has also been important for us.

Since then, there’s been more visibility at a collective level; the network helps us ensure that at least some institutional support is given. Now we’re protective mothers and we’re labeled as such, although this doesn’t protect us in any way, rather it incites retaliation and endless abuse.

To this day, I can only visit my children every other weekend and for half of the holidays. I still don’t have custody, which means the estrangement continues. Emotionally, I’m devastated. Living in a state of apathy is the only way I can go on. And my health suffers, too, because while the children are young, the struggle never ends.

Aina

Aina is part of the Protective Mothers network. She is one of the first two women to be recognized as victims of institutional violence thanks to the Catalan law on gender violence, after reporting her suspicions of sexual abuse to her children committed by their father. Reporting these suspicions cost her the custody of both children. To this day she has not recovered, and no one has provided any reparations.

*Aina shared her story with Patricia Reguero Ríos, a journalist for our Spanish partner El Salto.

Aina, coupable d’avoir protégé ses enfants

May 20, 2025

Madrid, le 6 mai

Tout a commencé en 2015, avec trois mots prononcés par ma fille de 3 ans. Je lui donnais le bain, quand soudain elle s’est tournée vers moi et m’a dit : « Papa m’a touchée ».

J’étais heureuse en mariage à l’époque, avec un autre enfant de 4 mois. J’ai passé les deux mois et demi suivants la peur au ventre, étendue dans le lit, tremblante, à me demander si je me réveillerais le matin. Je voulais le prendre sur le fait, avoir des preuves. J’ai fini par décider de le signaler avant de le quitter.

Après que j’ai averti les autorités de mes suspicions, que ma fille était peut-être victime de violences sexuelles, il a été convenu que mes enfants verraient leur père lors de visites supervisées dans un lieu de rendez-vous établi. Ma demande de mesure d’éloignement a été rejetée.

Pendant ces visites, ma fille faisait des crises de panique. Ses visites ont donc été suspendues, mais on m’a forcée à continuer d’y amener mon fils.

En 2018, j’ai été obligée de signaler aux autorités que mon fils avait peut-être été victime de son père durant l’une de ces visites, après une consultation à l’hôpital qui avait consigné cette suspicion par écrit et enclenché le protocole. Mais mes plaintes pour agressions sexuelles contre leur père ont été classées sans suite.

En 2018, une mesure de protection a été prononcée, suspendant toute visite et communication entre mes enfants et leur père. La cour a jugé que les preuves apportées justifiaient des suspicions de violences, mais cela n’a pas empêché cette même cour, présidée par un juge différent, d’ordonner en février 2020 un changement de garde en faveur du parent mis en examen.

Mes enfants m’ont donc été retirés. Le plus jeune, qui avait 4 ans à l’époque, a été confié à son père. Mon aînée, alors âgée de 7 ans, a été envoyée en famille d’accueil car elle refusait de vivre avec lui.

Pour moi, c’est un triple déchirement : mes deux enfants m’ont été enlevés, et un frère et une sœur ont été séparés l’un de l’autre, au motif que je les manipulais pour les retourner contre leur père. Ma fille a vécu dans un foyer d’accueil pendant près de dix mois, sans pouvoir entrer en communication avec moi.

Par la suite, je n’ai pas eu le moindre contact avec mon fils pendant deux ans, ni avec ma fille pendant six mois de plus. Puis, pendant deux ans et demi, j’ai pu les voir séparément à raison d’une heure toutes les deux semaines.

En mai 2023, j’ai été jugée pour enlèvement. Leur père m’a signalée pour lui avoir ramené les enfants avec plus de 14 jours de retard. Le juge m’a acquittée, mais peut-être uniquement grâce à l’observation de procès mise en place et à la présence de plusieurs avocat·e·s et journalistes.

J’ai dû affronter près de 14 poursuites pénales. J’ai des hypothèques, je suis ruinée. Aujourd’hui, même si je n’ai toujours pas la garde de mes enfants, je suis tellement convaincue que le système est défaillant et ne changera pas, que je ne compte pas m’adresser à la justice. Ça m’épuise émotionnellement et financièrement, et au final, ça ne sert à rien.

J’ai un certificat de victime de violence sexiste qui reconnaît que j’ai été victime de violence institutionnelle. Ce certificat vient de l’Institut des Femmes en Catalogne et reconnaît qu’on m’a soumise au faux syndrome d’aliénation parentale, interdit par la loi catalane. (Le syndrome d’aliénation parentale est une notion controversée introduite par le psychiatre américain Richard Gardner, selon laquelle un parent (souvent la mère) manipule ses enfants pour qu’iels rejettent l’autre parent (souvent le père), sans motif valable, ndlr.) J’ai subi des violences institutionnelles de toutes formes.

C’est pour cette raison qu’en 2018 ou 2019, j’ai créé avec un groupe de femmes le réseau des Mères protectrices. Notre but était d’être connectées et capables d’agir collectivement et anonymement pour éviter les représailles.

Nous avons lancé des initiatives comme un rapport que nous avons soumis à la CEDAW (la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ndlr). Une étude publiée par le ministère de l’Égalité intitulée « Violences institutionnelles contre les mères protectrices » a également beaucoup compté pour nous.

Depuis, nous avons gagné en visibilité collective. Le réseau nous aide à obtenir au moins un certain soutien institutionnel. Nous sommes maintenant reconnues en tant que mères protectrices, même si ce statut ne nous protège pas et suscite plutôt des représailles et un continuum de violences à notre encontre.

Encore aujourd’hui, je ne peux voir mes enfants qu’un week-end sur deux et pendant la moité des vacances. Je n’ai toujours pas leur garde, ce qui signifie que notre éloignement se poursuit. Émotionnellement, je suis effondrée. Vivre en état d’apathie est la seule chose qui me permet de tenir. Ma santé en pâtit aussi, car tant que les enfants sont jeunes, le combat ne s’arrête jamais.

Aina

Aina est membre du réseau des Mères protectrices. Elle fait partie des deux premières femmes à avoir été reconnues victimes de violence institutionnelle grâce à la loi catalane sur les violences sexistes, après avoir signalé qu’elle suspectait que ses enfants étaient victimes de violence par leur père. Signaler ces suspicions lui a coûté la garde de ses deux enfants. Aujourd’hui, elle ne s’en est toujours pas remise, et n’a reçu aucune réparation.

*Son témoignage a été recueilli par Patricia Reguero Ríos, journaliste chez notre partenaire espagnol El Salto.

Aina, punita per aver protetto з proprз figlз

May 20, 2025

Madrid, 7 maggio

Tutto è iniziato nel 2015 con poche parole pronunciate da mia figlia. All’epoca, aveva tre anni. Le stavo facendo il bagno quando improvvisamente si è girata verso di me e mi ha detto: “Papà mi ha toccata”.

Ero felicemente sposata e avevo un altro figlio di quattro mesi. Sono rimasta terrorizzata per i due mesi e mezzo successivi, sdraiata a letto tremante, senza sapere se mi sarei svegliata la mattina dopo. Volevo incastrarlo, trovare delle prove. Alla fine, ho deciso di denunciarlo e me ne sono andata.

Dopo aver informato le autorità del sospetto che mia figlia potesse aver subito abusi sessuali, è stato stabilito che з miз figlз avrebbero incontrato il padre durante delle visite supervisionate in un luogo prestabilito. Hanno negato un ordine restrittivo.

Durante queste visite, mia figlia aveva attacchi di panico. Così hanno sospeso le visite, ma mi hanno costretta a portare comunque mio figlio. Nel 2018, sono stata obbligata a segnalare alle autorità che c’era la possibilità che mio figlio avesse subito abusi da parte del padre durante una di queste visite, a seguito di una segnalazione dell’ospedale che lo aveva messo per iscritto e attivato il protocollo. Ma le mie denunce di presunti abusi sessuali da parte del padre sono state respinte.

Nel 2018 è stato emesso un ordine di protezione che sospendeva tutte le visite e le comunicazioni tra il padre e з figlз. Il tribunale ha concluso che le prove erano coerenti nel suggerire un abuso, ma ciò non ha impedito allo stesso tribunale, con unə giudice diversə, di ordinare un cambio di custodia a favore del genitore indagato nel febbraio 2020.

З miз figlз mi sono statз successivamente sottrattз. Il più piccolo, che all’epoca aveva quattro anni, è stato affidato al padre. La più grande, che ne aveva sette, è stata mandata in una famiglia affidataria dopo essersi rifiutata di stare con lui.

Lo definisco un triplo allontanamento: mi hanno portato via з miз due figlз, e hanno separato un fratello e una sorella, con l’accusa che lз stessi manipolando per metterlз contro il padre. Mia figlia è stata trattenuta in un centro per quasi dieci mesi, senza poter comunicare con me.

Dopo questo episodio, non ho avuto alcun contatto con il più piccolo per due anni e con la più grande per altri sei mesi. Poi, per due anni e mezzo, ho potuto vederlз separatamente per un’ora ogni due settimane.

Nel maggio 2023 sono stata processata per rapimento. Il loro padre mi ha denunciata per averlз riportatз con 14 giorni di ritardo. Sono stata assolta dal giudice, ma forse solo perché è stata disposta un’udienza di osservazione alla quale hanno assistito i media e diversз avvocatз.

Sono stata sottoposta a 14 procedimenti penali, poi a dei pignoramenti. Sono rovinata. In questo momento, anche se ancora non ho la custodia, sono così convinta che il sistema sia fallimentare e che non cambierà che non ho intenzione di affrontare un giudice e aprire un contenzioso. Mi prosciuga emotivamente, finanziariamente e, alla fine, non serve assolutamente a nulla.

Possiedo un certificato che attesta che sono stata vittima di violenza di genere e riconosce anche la violenza istituzionale che ho subito. Proviene dall’Istituto delle Donne della Catalogna, e indica che sono stata vittima della sindrome da alienazione parentale (una teoria controversa proposta dallo psichiatra americano Richard Gardner, secondo il quale un genitore (di solito la madre) manipola i figli affinché rifiutino l’altro genitore (di solito il padre), senza alcuna causa reale, N.d.R.), cosa vietata dalla legge catalana. Ho subito violenza istituzionale in tutte le sue forme.

Per questo motivo, nel 2018 o 2019, insieme ad un gruppo di donne ho creato la rete delle Madres Protectoras (“Madri protettive” in italiano, N.d.R.). Il nostro unico obiettivo era quello di essere collegate e di poter agire collettivamente e in modo anonimo per evitare ritorsioni.

Abbiamo creato iniziative come un rapporto ombra che abbiamo presentato al CEDAW (la Convenzione delle Nazioni Unite sull’eliminazione di tutte le forme di discriminazione contro le donne, N.d.R.). Anche uno studio pubblicato dal Ministero per la Parità intitolato “Violenza istituzionale contro le madri protettive” è stato importante per noi.

Da allora, c’è stata maggiore visibilità a livello collettivo; la rete ci aiuta a garantire che venga fornito almeno un minimo di sostegno istituzionale. Ora siamo Madres Protectoras e veniamo etichettate come tali, anche se questo non ci protegge in alcun modo, anzi incita alla ritorsione e ad abusi senza fine.

Ad oggi, posso vedere з miз figlз solo un fine settimana sì e uno no e per metà delle vacanze. Non ho ancora la custodia, il che significa che l’allontanamento continua. Emotivamente sono devastata. L’unico modo che ho per andare avanti è vivere in uno stato di apatia. E anche la mia salute ne risente, perché finché з bambinз sono piccolз, la lotta non finisce mai.

Aina

Aina fa parte della rete delle Madres Protectoras. È una delle prime due donne ad essere state riconosciute vittime di violenza istituzionale grazie alla legge catalana sulla violenza di genere, dopo aver denunciato i sospetti di abusi sessuali suз proprз figlз da parte del padre. La denuncia di questi sospetti le è costata la custodia di entrambз. Ad oggi non si è ancora ripresa e nessuno le ha fornito alcun risarcimento.

*La sua testimonianza è stata raccolta da Patricia Reguero Ríos, giornalista del nostro partner spagnolo El Salto.

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