N°47 — The shape of no water

May 7, 2025

Enna, 22th April

Here in Sicily, we’re well prepared. We grew up in a place where it’s almost normal to regularly not have running water in our homes. Only recently, in the best-served areas, have we started to see 24-hour continuous distribution.

This probably sounds strange for those who are used to always having running water like in the rest of Europe but in the vast majority of rural areas, especially in central and southern Sicily, tap water is still rationed.

That’s why we’ve learnt how to manage this situation on our own, buying water tanks to store water for when the municipal supply doesn’t arrive. I, for instance, have a 1000-liter tank at home.

I’m over 60, and I remember that even as a child, water in summer was never something you could count on. We’d fill the house with containers, use the bathtub as a reservoir, and there were buckets everywhere.

And this still happens today. The water from the washing machine is saved to flush the toilet. A bucket is kept in the shower to collect the water that runs while you wait for it to heat up. I’ve even seen systems that monitor tank levels via an app, so you always know how much water you have left.

Here, it’s like we’re all star students who listened to the school ecology lesson and put it perfectly into practice. Not a drop is wasted —but it’s forced sustainability. It’s down to survival rather than virtue.

Even with all this preparation, we struggled enormously during last year’s long drought, which lasted nearly ten months.

There were times when no water came out of the taps for six consecutive days, and you had to make do solely with what was in the tanks for all that time. Organizing everything was incredibly hard.

There’s also the issue of quality: the water in the tanks isn’t the same as the water from the tap —tanks accumulate residue, they get dirty, they turn muddy.

We had to use an enormous number of bottles of water for cooking, with costs that were astronomical. And to add insult to injury, we live in the region with the most expensive water in Italy: a cubic meter can cost up to 4 euros. Some people were paying bills of 1,000 to 1,500 euros.

In some areas, like the city of Caltanissetta, water tanks had to be brought in by trucks. Some neighbourhoods were without water for over 110 days, including schools, hospitals, and public buildings.

People queued in the streets, standing for hours with their jerry cans in the summer heat. And sometimes, the water would run out before everyone had their share, leading to tension and arguments: “Why do you have more containers than me?”, “How many are you taking?”. In the town of Troina, residents even went as far as occupying the water treatment plant.

There are two main causes for all this. First: the complete inefficiency of the Sicilian water system. Billions have been spent on dams that don’t work, and the distribution network is riddled with leaks.

The second cause is climate change. Sicily’s geographic position makes it an extremely sensitive land. The Sahara is just 200 kilometers away as the crow flies. It’s close —very close— and its impact reaches us very quickly. Last year, we had eight months of thermal anomalies, with temperatures well above average. That meant extremely high evaporation rates, and the land dried out.

And even when it does rain, the precipitation is patchy. Some parts of Sicily received the amount of rain that usually falls in two years, in a single month, and while just 50 kilometers away, not a single drop fell in my area. The rain we’ve had in Sicily over the past few weeks hasn’t solved our problem.

Two years ago, severe drought hit Northern Italy, the Po River was nearly dry. Just a few days ago, a new alert was issued for the Dolomite area, where the glaciers have dropped below their minimum threshold.

The problem is that people forget quickly. Climate change shouldn’t be thought of as, “Oh, it’s getting hotter,” but as, “Oh, now the climate is something else entirely.” And we’re living in it.

Giuseppe Maria

Giuseppe Maria Amato is a Sicilian geographer and environmental consultant. He shared with In Vivo the challenges related to the ongoing water crisis in Sicily, an issue driven both by regional water management failures and the effects of the ongoing climate emergency.

Ma dose quotidienne de sécheresse

May 7, 2025

Enna, le 22 avril

Ici, en Sicile, nous sommes bien préparé·e·s. Là où nous avons grandi, il est presque normal d’avoir des coupures régulières d’eau courante. Ce n’est que récemment que, dans les zones les mieux desservies, on a commencé à avoir un approvisionnement continu 24h/24.

Cela peut sembler bizarre pour ceux qui ont l’habitude d’avoir toujours accès à l’eau courante, comme dans le reste de l’Europe, mais dans la grande majorité des zones rurales, surtout au centre et au sud de la Sicile, l’eau du robinet est toujours rationnée.

C’est pour ça qu’on a appris à gérer la situation par nous-même, en achetant des réservoirs d’eau pour la stocker en prévision des moments où l’approvisionnement municipal est coupé. J’ai moi-même un réservoir d’eau de 1000 litres chez moi.

J’ai plus de 60 ans, et je me souviens que même quand j’étais enfant, avoir de l’eau en été n’était jamais certain. On remplissait la maison avec des récipients, utilisait la baignoire comme réservoir, et il y avait des seaux partout.

C’est toujours le cas aujourd’hui. On récupère l’eau de la machine à laver pour la chasse d’eau. On garde un seau pour recueillir l’eau froide de la douche le temps qu’elle se réchauffe. J’ai même vu des systèmes de contrôle du niveau d’eau dans les réservoirs grâce à une application, pour toujours garder un œil sur la quantité d’eau restante.

Ici, c’est comme si on était des élèves modèles ayant bien écouté les cours d’écologie et les mettant parfaitement en pratique. Pas une goutte d’eau n’est gaspillée — mais c’est une durabilité forcée. Qui relève davantage de la survie que de la vertu.

Même avec toute cette organisation, nous avons été très durement touché·e·s par la longue sécheresse de l’année dernière, qui a duré quasiment dix mois.

Il s’écoulait parfois six jours consécutifs sans que l’eau sorte du robinet, et il fallait se débrouiller uniquement avec le contenu du réservoir pendant tout ce temps. Toute l’organisation est devenue extrêmement difficile.

La qualité de l’eau aussi pose problème. L’ea dans les réservoirs n’est pas la même que l’eau qui sort du robinet : les réservoirs accumulent du dépôt, ils s’encrassent, l’eau devient trouble.

Cuisiner demandait énormément de bouteilles d’eau, avec des coûts astronomiques. Et pour couronner le tout, nous vivons dans la région d’Italie où l’eau est la plus chère : un mètre cube peut coûter jusqu’à 4 euros. Pour certain·e·s, la facture s’élevait de 1000 à 1500 euros.

Dans certaines zones, comme la ville de Caltanissetta, des réservoirs d’eau ont dû être acheminés par camion. Certains quartiers se sont retrouvés sans eau pendant plus de 110 jours — y compris des écoles, hôpitaux et bâtiments publics.

Les gens faisaient la queue dans les rues pendant des heures avec leurs bidons sous la canicule. Parfois, l’eau était épuisée avant que chacun ait eu sa part, ce qui provoquait tensions et conflits : « Pourquoi avez-vous plus de bidons que moi ? », « Vous en prenez combien ? ». Dans la ville de Troina, les habitant·e·s sont même allé·e·s jusqu’à occuper les stations d’épuration d’eau.

Il y a deux causes principales à tout ça. La première est l’inefficacité totale du système hydraulique sicilien. Des milliards ont été dépensés pour des digues qui ne fonctionnent pas et le système d’acheminement est criblé de fuites.

La seconde cause est le changement climatique. Du fait de sa position géographique, la Sicile est un territoire très sensible. Le Sahara n’est qu’à 200 kilomètres à vol d’oiseau, et les conséquences de cette proximité nous atteignent très rapidement.

L’an dernier, nous avons connu huit mois d’anomalies thermiques, avec des températures bien au-dessus de la normale. Ce qui signifie des taux d’évaporation élevés et une terre desséchée.

Et même quand il pleut, les précipitations sont irrégulières. Dans certaines régions de Sicile, il a plu en un mois l’équivalent de ce qui tombe normalement en deux ans — et bien que ma région se trouve à seulement 50 kilomètres, il n’y est pas tombé une seule goutte. Les précipitations que nous avons eues en Sicile ces dernières semaines n’ont pas résolu le problème.

Il y a deux ans, une forte sécheresse a touché le nord de l’Italie, asséchant presque un fleuve, le Pô. Il y a quelques jours, une nouvelle alerte a été lancée concernant le massif des Dolomites, où les glaciers sont descendus en dessous de leur niveau minimum.

Le problème, c’est que les gens oublient vite. On ne devrait pas penser au changement climatique en se disant « Oh, il fait plus chaud », mais plutôt « Le climat a complètement changé ». Et nous vivons dedans.

Giuseppe Maria

Giuseppe Maria Amato est un géographe sicilien et consultant en environnement. Pour In Vivo, il raconte les défis liés à la pénurie d’eau actuelle en Sicile, une crise causée à la fois par un système hydraulique régional défaillant et par les effets du changement climatique.

La mia quotidiana dose di siccità

May 7, 2025

Enna, 22 aprile

Noi, qui in Sicilia, siamo attrezzatз. Siamo statз abituatз a crescere in un luogo dove è quasi la norma che l’acqua, nelle case, non arrivi in maniera regolare. Solo ultimamente, nei luoghi meglio serviti, si è arrivatз ad avere una distribuzione continua sulle 24 ore.

Probabilmente questo è molto poco comprensibile per chi è abituatə ad avere sempre l’acqua corrente, come nel resto dell’Europa, ma nella stragrande maggioranza delle contrade, soprattutto nella Sicilia centro-meridionale, l’acqua arriva ancora in modo contingentato.

Per questo abbiamo dovuto imparare ad organizzarci per i fatti nostri, comprando i serbatoi per stipare l’acqua da utilizzare quando non arriva quella dell’acquedotto. Io, ad esempio, ne ho uno da 1.000 litri a casa.

Ho più di 60 anni, e ricordo che già da bambino in estate l’acqua non era mai qualcosa di garantito. Riempivamo le case di bidoni, usavamo la vasca da bagno come serbatoio, c’erano secchi ovunque.

Questo si fa ancora oggi. L’acqua della lavatrice si conserva per lo sciacquone. Si tiene un secchio nella doccia per raccogliere l’acqua che scorre mentre aspetti che diventi calda per lavarti. Ho pure visto sistemi per controllare via app il livello dei serbatoi, per sapere sempre quanta acqua resta.

Qui da noi è come se fossimo tuttз bravз studentз che hanno imparato la lezione di ecologia a scuola e la applicano al meglio. Non si spreca neanche una goccia, ma è una sostenibilità forzata. Non per virtù, per sopravvivenza.

Pur così attrezzatз, abbiamo faticato molto durante la lunga siccità dell’anno scorso, che è durata quasi dieci mesi.

Abbiamo vissuto periodi in cui l’acqua non è uscita per sei giorni di seguito, e ti dovevi far bastare solo quella dei serbatoi per tutto quel tempo. Organizzarsi è stato difficilissimo.

Il problema è anche la qualità: l’acqua dei serbatoi non è la stessa che spilla dal rubinetto, i serbatoi accumulano residuo solido, si sporcano, si infangano.

Abbiamo dovuto usare tantissime bottiglie per cucinare, con costi che sono stati incredibili. E la beffa è che ci troviamo pure nella regione con l’acqua più cara d’Italia: un metro cubo può costare anche 4 euro. C’è gente che paga bollette da 1.000/1.500 euro.

In alcune zone, come nella città di Caltanissetta, si è dovuto ricorrere alle autobotti. Alcuni quartieri sono rimasti senza acqua per oltre 110 giorni, comprese scuole, ospedali, edifici pubblici.

C’erano file per strada, persone con le taniche in attesa per ore, d’estate. E poi, magari, capitava che l’acqua dell’autobotte finisse, e si scatenassero tensioni, litigi: “Perché tu hai più bidoni di me?”, “Quanti te ne porti?”. Nel paese di Troina, з cittadinз sono arrivati a occupare il potabilizzatore.

Sono due le cause di tutto questo. Primo: la totale inefficienza del sistema idrico siciliano. Sono stati spesi miliardi per dighe che non funzionano, la rete è piena di perdite.

La seconda causa sono i mutamenti del clima. La posizione della Sicilia la rende una terra estremamente sensibile. Il Sahara dista 200 km in linea d’aria. È vicino, molto vicino, i suoi influssi fanno in fretta a farsi sentire qui. L’anno scorso abbiamo avuto otto mesi di anomalie termiche, di temperature che erano ampiamente sopra la media, il che significava altissimi livelli di evaporazione, e i terreni si sono disseccati.

In più, anche quando piove, le precipitazioni sono a macchia di leopardo. Abbiamo avuto zone della Sicilia in cui è venuta giù in un mese la quantità d’acqua che di solito cade in due anni, mentre a distanza di 50 km non aveva fatto neanche una goccia d’acqua. Le piogge cadute in Sicilia queste ultime settimane non hanno risolto il nostro problema.

Due anni fa la siccità c’è stata nel Nord Italia, era in secca il Po, pochi giorni fa invece è partito l’allarme del superamento del limite minimo dei ghiacciai dell’area delle Dolomiti, sulle Alpi.

Il problema è che l’uomo dimentica in fretta. Il cambiamento climatico non va immaginato come “Ah, c’è più caldo”, ma come “Ah, ora c’è un altro clima”. E noi ci siamo dentro.

Giuseppe Maria

Giuseppe Maria Amato è un geografo e consulente ambientale siciliano. Condivide con In Vivo le difficoltà legate alla carenza di acqua che interessa la Sicilia da ormai molti anni: un problema che è causato sia dalle falle nella gestione idrica regionale che dagli effetti della crisi climatica in corso.

Stay tuned!
Subscribe to
our newsletter

Stay tuned!
Subscribe to
our newsletter