N°40 – Vegetal Kingdom

January 15, 2025

Bologna, 15th January

I didn’t understand what was on my plate until I was 16. As a child, I always ate meat and animal products, it was the most normal thing in the small Sardinian village where we lived. Growing up, I remember we had rabbits for a while. I was completely captivated by their cuteness but when they ended up on my plate, I didn’t realise it was them.

Where I come from, it’s tradition to eat lamb at Easter. My father would always bring home a little lamb which he would then slaughter for the occasion a few months later. It was a strange situation, because my parents were always very gentle and affectionate with these animals, even if they killed them afterwards.

Very often, the animals I’d been playing with would disappear. Our parents made sure we didn’t make the connection between the lamb we’d bottle-fed until a few days earlier and what we were served for lunch.

I remember there was one lamb in particular that the whole family fell in love with. We had a husky at the time. One evening, he managed to climb over the fence of the pen where the little animal was sleeping and tore it to pieces. We were all devastated, including my father, despite the fact it would have ended up on our plates shortly afterwards in any case.

When I was 16, we had a lesson at school about what goes on on farms, which shocked me to the core. Until then, I had believed that slaughter was a painless process and that farms were happy places. It was a bit like waking up from a dream. After that, I immediately decided to stop eating meat for several months. 

Then, at the age of 30, I became a vegan after learning about what happens on farms during the production of animal by-products –the fact, for example, that a cow, like any mammal, only produces milk when she’s pregnant, which doesn’t naturally continue, and that this milk is destined to feed her calf, not humans.

No one in my family opposed my decision or tried to change my mind. They’ve always respected my choice. But it still hasn’t been easy. My sister, for example, is a buffalo farmer and produces buffalo milk for her own dairy. Over time, I’ve had to come to terms with the fact that there will always be a colossal difference between our lifestyles, and learn to live with this difference in perspective which divides us.

From a mental health point of view, it’s a burden, because it’s as if others can’t see what you’re seeing on your plate.

When it comes to eating an animal, most people stop thinking about it as an individual being. Unfortunately, it’s hard to change the way we think about food, because some habits are hard to give up. But we could start by seeing plant-based food as an evolution of our culture and culinary traditions, rather than a renunciation.

That’s why, during lock-down, I decided to post a video of myself making a vegan lasagna on Instagram. This gave rise to my Little Vegan Witch page, where I share recipes and tips. A lot of people think that being vegan means giving up on taste. It doesn’t. Vegan eating broadens your vision of cooking, because in addition to reproducing traditional cuisine, you also discover new flavors.

Becoming vegan has really been a source of enrichment for me, as I’ve become interested in other cuisines and cultures. And I feel less guilty about what goes onto my plate, even if, like everyone else, I still have my contradictions. The veganfail is always just around the corner. For example, I’m well aware that most of the pharmaceutical products I use contain lactose. Every human action has an impact on the lives of animals and the planet.

It’s vital to get away from the current food model which is really destructive. Being vegan is a personal choice, however it benefits the whole community, in the sense that it impacts other living beings and our environment as little as possible. Unfortunately, the vegan phenomenon is stuck on a very minor scale, because our governments do little or nothing to make it a collective responsibility. But I’m convinced that, sooner or later, the main source of the world’s food will come predominantly from plants.

Annalisa

Annalisa Chessa is a content creator interested in plant-based cooking and sustainable living, ever since she made the decision to change her eating habits by going vegan. Since 2020, she has been known as the Little Vegan Witch and has a large following on YouTube and Instagram

*Melissa Aglietti, a journalist from our Italian partner VD News, interviewed her for this newsletter.

 

This story was originally published in our In Vivo newsletter. To receive other similar stories with cultural recommendations every fortnight, subscribe to our free newsletter.

N°40 - Le règne végétal

January 15, 2025

Bologne, le 15 janvier

J’ai compris ce qu’il y avait dans mon assiette seulement à 16 ans. Enfant, j’ai toujours mangé de la viande et des produits d’origine animale. C’était quelque chose d’on ne peut plus normal dans le petit village sarde où je vivais. Je me souviens que, pendant un temps, nous avons eu des lapins à la maison. J’étais subjuguée par leur douceur, mais quand ils se retrouvaient dans mon plat, je ne les reconnaissais pas.

À Pacques, chez moi, on mange de l’agneau. À cette occasion, il arrivait donc que mon père ramène un petit agneau, qu’après quelques mois, il abattait. Une situation étrange, car mes parents étaient très doux et affectueux avec ces animaux, même si après iels les tuaient.

Régulièrement, les animaux avec lesquels je jouais disparaissaient. Nos parents faisaient en sorte que nous ne fassions pas le lien entre l’agneau qu’iels avaient nourri au biberon jusqu’à quelques jours plus tôt et ce qu’on nous servait pour le déjeuner.

Je me souviens en particulier d’un agneau pour lequel toute la famille s’était prise d’affection. À l’époque, nous avions un husky. Un soir, il a réussi à passer par-dessus la clôture de l’enclos où dormait la petite bête et l’a réduite en pièces. Nous étions toustes désespéré·es, mon père aussi, pourtant, dans tous les cas, il aurait fini dans nos assiettes peu de temps après.

À 16 ans, lors d’un cours à l’école, j’ai découvert ce qui se passait dans les fermes. J’étais sous le choc, car j’étais persuadée que l’abattage était un processus indolore et les fermes des lieux joyeux. J’ai immédiatement décidé d’arrêter de manger de la viande pendant plusieurs mois, un peu comme si je me réveillais après un rêve.

Puis à 30 ans, je suis devenue végane après avoir compris ce qui se passait dans les élevages et lors de la production de sous-produits animaux – le fait par exemple, qu’une vache, comme tout mammifère, ne produise du lait que lorsqu’elle est enceinte et non en continu naturellement, et que ce lait soit destiné à nourrir son veau, pas des humain·es.

Dans ma famille, personne ne s’est opposé à mon choix ou à tenter de me faire changer d’avis. Iels ont toujours respecté ma décision. Mais ça n’a pas été facile pour autant : ma sœur, par exemple, est éleveuse de bufflons et produit du lait de bufflon pour sa propre laiterie. Avec le temps, j’ai dû me faire à l’idée qu’il y aurait toujours une différence abyssale entre nos styles de vie et apprendre à vivre avec cette distance qui nous sépare.

Du point de vue de la santé mentale, c’est un poids parce que c’est comme si les autres ne parvenaient pas à voir ce que tu vois dans ton assiette.

Au moment d’abattre un animal, la plupart des gens cessent de le considérer comme un être vivant. Malheureusement, c’est compliqué de changer nos façons d’envisager la nourriture, car certaines habitudes sont difficiles à abandonner. On pourrait pourtant commencer par voir l’alimentation végétale non pas comme un renoncement à sa culture et ses propres traditions culinaires, mais plutôt comme une évolution.

C’est dans ce sens que durant le confinement, j’ai posté sur les réseaux une vidéo dans laquelle je préparais des lasagnes véganes. De là est née ma page Little Vegan Witch, où je partage recettes et conseils. Beaucoup de personnes pensent qu’être végan·e, c’est renoncer au gout de la nourriture. C’est faux. L’alimentation végétale permet d’élargir sa vision de la cuisine, car en plus de reproduire la cuisine traditionnelle, on découvre de nouvelles saveurs.

Beaucoup de membres de ma communauté sont omnivores et me suivent par curiosité. Certain·es m’écrivent pour me dire qu’iels ont drastiquement diminué leur usage de produits d’origine animale après avoir essayé mes recettes. Il faut pour autant toujours expliquer pourquoi nous avons besoin de recettes véganes, c’est-à-dire leur dimension éthique pour nous, les animaux et l’environnement.

Devenir végane a vraiment été une source d’enrichissement pour moi, car je me suis intéressée à la cuisine d’autres pays et cultures. Et je ressens moins de culpabilité quant à ce qui se retrouve dans mon assiette, même si comme tout le monde, je garde mes contradictions. Pour moi aussi, le veganfail est toujours au coin de la rue, je suis par exemple bien consciente que la plupart des produits pharmaceutiques que j’utilise contiennent du lactose. Chaque action humaine a un impact sur la vie des animaux et la planète.

C’est capital de sortir du modèle alimentaire actuel, qui est vraiment destructeur. Être végan·e est un choix personnel, mais dont la portée est collective. Cela bénéficie à la communauté entière, dans le sens où cela impacte le moins possible les autres êtres vivants et notre environnement. Malheureusement aujourd’hui, il reste confiné à l’échelle individuelle puisque nos gouvernements agissent peu ou pas pour en faire une responsabilité collective. Mais je suis convaincue qu’un jour ou l’autre, le monde entier se nourrira essentiellement de végétaux.

Annalisa

Annalisa Chessa est une créatrice de contenu qui s’intéresse à la cuisine végétale et aux styles de vie soutenables, depuis qu’elle a choisi de changer ses habitudes alimentaires en devenant végane. Elle est connue sous le pseudo Little Vegan Witch et très suivie sur YouTube et Instagram.

* Son témoignage a été recueilli par Melissa Aglietti journaliste chez notre partenaire italien VD News.

 

Ce témoignage a d’abord été publié dans notre newsletter In Vivo. Pour recevoir d’autres histoires similaires assorties de recommandations culturelles toutes les deux semaines, abonnez-vous gratuitement à notre newsletter.

N°40 - Il regno vegetale

January 15, 2025

Bologna, 15 gennaio

Ho scoperto quel che avevo nel piatto solo a 16 anni. Da bambina ho sempre mangiato carne e derivati animali ed era qualcosa di normalissimo per me, che vivevo in un piccolo paesino della Sardegna. Mi ricordo che a casa per un periodo abbiamo avuto i conigli. Per me erano di una dolcezza incredibile, ma quando li ritrovavo nel piatto non li riconoscevo.

A Pasqua da me si mangia l’agnello, e quindi capitava anche che mio padre ci portasse un piccolo agnellino che dopo qualche mese veniva poi macellato. Era una situazione strana perché i miei genitori erano molto dolci e affettuosi con questi animali, anche se poi li uccidevano.

Gli animali con cui giocavo sparivano. I nostri genitori ci tenevano ben lontanз dal farci collegare l’agnello che avevamo allattato con il biberon fino a qualche giorno prima a ciò che ci ritrovavamo poi a pranzo.

Ricordo in particolare che tuttз noi in famiglia ci eravamo affezionatз a un agnellino. All’epoca avevamo un cane, un husky. Una sera è riuscito a scavalcare il recinto dove dormiva l’agnellino e lo ha fatto a pezzi. Eravamo tutti disperatз, anche mio padre, eppure sarebbe comunque finito nei nostri piatti da lì a poco.

A 16 anni ho scoperto cosa accade negli allevamenti grazie a un laboratorio scolastico. Sono rimasta scioccata perché ero convinta che la macellazione fosse qualcosa di indolore e che la fattoria fosse un luogo felice. Ho quindi deciso di smettere immediatamente di mangiare carne per qualche mese, come se mi fossi svegliata da un lungo sonno. Poi a 30 anni sono diventata vegana, dopo aver scoperto cosa accade negli allevamenti e quel che succede durante la produzione di derivati animali: ho scoperto ad esempio che la mucca, come ogni mammifero, produce latte solo quando è incinta, non quindi in maniera costante, e che quel latte è destinato a svezzare il suo vitellino, non le persone.

In famiglia nessunə mi ha fatto ostruzionismo né hanno cercato di farmi cambiare idea. Hanno sempre rispettato la mia scelta. Però non è stato facile: mia sorella, ad esempio, è un’allevatrice di bufale e produce latte di bufala per il proprio caseificio. Col tempo ho dovuto accettare che ci sarà sempre una differenza abissale tra i nostri stili di vita, e convivere con questa distanza.

A livello di salute mentale però è pesante, perché è come se lз altrз non riuscissero a vedere quello che vedi tu nel piatto.

Al momento della macellazione di un animale, questo smette per la maggior parte di noi di essere un individuo. Purtroppo è difficile cambiare il modo in cui pensiamo al cibo perché certe abitudini sono difficili da abbandonare. Si potrebbe però partire dal vedere l’alimentazione vegetale non come una rinuncia alla propria tradizione culturale culinaria, ma semmai a una sua evoluzione.

Durante il lockdown ho quindi provato a postare sui social un video in cui preparavo una lasagna vegana. Da lì è nata la mia pagina Little Vegan Witch, dove condivido ricette e consigli. Molte persone pensano infatti che essere veganз significhi rinunciare al gusto del cibo. Non è così: l’alimentazione vegetale permette di ampliare la propria visione della cucina perché oltre a riprodurre la cucina tradizionale permette di scoprire sapori nuovi.

Moltз utenti della mia community sono onnivorз e si approcciano a me per curiosità. Alcune persone addirittura mi scrivono dicendomi di aver diminuito tantissimo l’uso di carne e derivati animali dopo aver provato le mie ricette. È però importante spiegare alle persone perché c’è bisogno di ricette vegane, e cioè per il valore etico che hanno per noi, per gli animali e per l’ambiente.

Diventare vegana è stata veramente una forte fonte di arricchimento per me, perché ho cominciato a interessarmi anche alla cucina di altri paesi e di altre culture. E ho meno sensi di colpa rispetto a quello che ho nel piatto, pur con tutte le contraddizioni che ciascunə di noi si porta necessariamente con sé. Anche per me il veganfail è sempre dietro l’angolo, o semplicemente sono consapevole che la maggior parte dei farmaci che uso contengono lattosio. Ogni azione umana ha infatti un impatto sulla vita degli animali e su quella del pianeta.

Sarebbe importante lasciarci alle spalle l’attuale modalità di consumo di cibo, che è veramente distruttiva. Essere veganз è una scelta individuale, ma avrebbe un valore collettivo perché ricade sulla comunità, perché significa cercare di impattare il meno possibile sugli animali e sul pianeta. Purtroppo a oggi è ancora solo una scelta individuale perché i nostri governi stanno facendo poco o nulla per renderla una responsabilità di tuttз. Ma sono sicura che il mondo arriverà prima o poi a mangiare prevalentemente vegetale.

Annalisa

Annalisa Chessa è una creator che si occupa di cucina vegetale e stili di vita sostenibili, da quando ha scelto di cambiare le sue abitudini alimentari e il suo stile di vita, diventando vegana. Dal 2020 è seguitissima sul suo canale YouTube e sul suo profilo Instagram, ed è conosciuta con il nome di Little Vegan Witch.

 

Questa testimonianza è stata pubblicata in origine sulla nostra newsletter In Vivo. Per ricevere ogni quindici giorni altre storie simili con consigli culturali, iscriviti alla nostra newsletter

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