N°37 – My daughter, my battle

December 4, 2024

Padua, 4th December, 2024

Of course, I’ve always known that gender-based violence existed. But until last year, I felt like an onlooker to the problem, because I felt I’d done everything right, that everything was fine. I had no idea that this was something that could affect me directly in some way. I could never have imagined that my daughter’s ex boyfriend would kill her (Gino’s daughter Giulia was murdered by her former partner Filippo on the 11th November, 2023, ed.).

That’s what hurt the most.

As a father, I ask myself if I did everything I could. Should I have done more? Been closer to my daughter? Was I open enough? Was she afraid? Perhaps I was a cool dad, but didn’t realize how serious the situation was.

Giulia is no longer here today. She’s gone due to an incomprehensible act of violence. Her ex boyfriend decided her life belonged to him. And this is a recurring problem. There are 120 cases of feminicide a year in Italy, and around 90,000 worldwide.

Giulia has become a symbol of these massacres, but she’s not an anomaly. We’re dealing with a collective failure.

On the one hand, you had a young woman with a full life and her future mapped out, and on the other, a boy who ruined his life. If, as a society, we raise young people who’s lives end in this way, it means we haven’t communicated properly, we haven’t talked enough and haven’t passed on fundamental values.

Filippo was at university. He was going to graduate. To talk about him as a monster suggests he is something or someone abnormal. To speak about him or the Mazan defendants (51 men currently on trial in France for aggravated rape of a woman drugged for years by her ex-husband, ed.) as monsters characterises them as people who aren’t part of our society.

Defining a murderer in this way is a way of clearing our consciences. If we’re dealing with a monster, we can try to educate them, of course, but if they end up a murderer, we can always say, “Well, we did everything we could to prevent this, but they’re a monster.” We lift all educational responsibility.

But this is a lie, that’s not how it works. Those who commit feminicide or crimes of this kind do so because they believe themselves to be the masters of other people’s lives. This idea derives from all the cultural legacies of patriarchy. Patriarchy is the essence of man as the holder of power.

In Italy, it’s often said that the man should wear the trousers in a family. This means that women are worth less than men. That only a man has the qualities neccessary to command and that he can decide for a woman. It’s crazy when you think about it!

Of course, feminicide is just the tip of the iceberg. There are many other forms of gender-based violence. There are men who are very patriarchal but will never kill, simply because they know the consequences, or they’re a little more balanced or cunning.

However, those who perhaps haven’t had an emotional upbringing, on the other hand, can fall into crazy narcisim that will lead them to murder the people they should love.

Together with my daughter Elena and my son Davide, I set up the Giulia Cecchettin Foundation because I’m convinced that we need to improve our children’s education and, above all, better teach them about love. We are currently working on a project proposal to go into schools to talk about affection. The idea is to make very young children understand that there’s no point in being an “alpha male”, and dismantle the male stereotypes still in place today, as well as teach them the value of “no”.

It’s not easy to broach these subjects in schools, because you’re quickly accused of wanting to instrumentalize young people. But we’re going through a sexism, machismo and misogyny crisis. Parents need to understand that these models are very harmful. If we want to change things, we need to open up a channel of communication with our children, and take the time to educate them in new values free from gender violence. Because the children of today are the parents of tomorrow.

Gino

One year ago, Gino’s daughter, Giulia, was murdered by her ex-boyfriend. Everytime he thinks of her, Gino “feels dead inside”, but he continues to forge ahead for his other two children, Elena and Davide. Since Giulia’s death, the family have decided speak out and confront the problem of feminicide and gender-based violence. Having written a book, Giulia, what my daughter taught me, via the Giulia Cecchettin Foundation, created with Elena and Davide, Gino is keen to support organizations that help women victims of gender-based violence and seeks to prevent it.

 

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N°37 - Ma fille, ma bataille

December 4, 2024

Padoue, le 4 décembre 2024

Bien sûr, j’ai toujours su que les violences sexistes existaient. Mais jusqu’à l’année dernière, je me sentais comme extérieur à ce problème, car j’avais l’impression d’avoir bien fait les choses, que tout allait bien. Je ne pensais pas du tout que c’était quelque chose qui pourrait me toucher directement d’une façon ou d’une autre. Jamais je n’aurais pu imaginer que l’ex de ma fille la tuerait (Giulia, la fille de Gino, a été assassinée par son ancien compagnon, Filippo, le 11 novembre 2023, ndlr.).

C’est ça qui m’a fait le plus mal.

En tant que père, je me demande si j’ai fait tout ce qu’il fallait. Aurais-je dû faire plus ? Être plus proche de ma fille ? Étais-je assez ouvert ? Avait-elle peur ? Peut-être que j’étais un père cool, mais que je ne me rendais pas compte que la situation était grave.

Aujourd’hui, Giulia n’est plus là. Elle n’est plus là à cause d’une violence qui dépasse l’entendement, une violence qui décide de la vie des autres. Son ancien petit ami s’est approprié sa vie. Et c’est un problème récurent : 120 cas de féminicides par an en Italie et environ 90 000 dans le monde.

Giulia est devenue un symbole de ce massacre, mais Giulia n’est pas une exception. C’est un échec collectif.

D’un côté, vous aviez une jeune femme avec une vie bien remplie, un avenir tracé ; de l’autre, un garçon qui a ruiné sa vie. Si en tant que société, nous faisons naître des jeunes qui finissent leur parcours de vie de cette façon, cela signifie que nous n’avons pas communiqué correctement, que nous n’avons pas assez parlé, que nous n’avons pas transmis les valeurs fondamentales.

Filippo allait à la fac. Il allait être diplômé. Il aurait dû l’être. Parler de lui comme d’un monstre, c’est parler de lui comme quelque chose ou quelqu’un d’anormal. Parler de lui ou des accusés de Mazan (51 hommes actuellement en procès en France pour viols aggravés sur une femme droguée pendant des années par son ex-mari, ndlr.) comme de monstres, c’est les considérer comme des personnes qui ne font pas partie de la société.

Lorsque nous définissons un meurtrier de la sorte, c’est une façon de nous dédouaner. Si on a affaire à un monstre, on peut choisir de l’éduquer, bien sûr, mais s’il fini meurtrier, on pourra toujours dire : “On a tout fait pour éviter ça, mais c’est un monstre.” Nous supprimons toute responsabilité éducative.

Or c’est un mensonge, ce n’est pas comme ça que ça se passe. Ceux qui commettent des féminicides ou des crimes de ce type le font parce qu’ils se croient maîtres de la vie d’autrui. Cette idée dérive de tous les héritages culturels du patriarcat. Le patriarcat c’est l’essence de l’homme comme détenteur du pouvoir.

En Italie, on dit souvent qu’à la maison, c’est l’homme qui porte la culotte. Cela signifie que les femmes valent moins que les hommes. Que seul un homme a les qualités pour commander, qu’il peut décider pour une femme. C’est fou quand on y pense !

Bien sûr, le féminicide est la partie émergée de l’iceberg. Il y a bien d’autres formes de violences de genre. Il y a des gens qui sont patriarcaux mais qui ne tueront jamais, simplement parce qu’ils connaissent les conséquences, qu’ils sont un peu plus équilibrés ou plus rusés. Ceux qui n’ont peut-être pas eu d’éducation affective, en revanche, peuvent tomber dans un narcissisme fou qui les amènera jusqu’au meurtre de personnes qu’ils devraient aimer.

J’ai créé, avec ma fille Elena et mon fils Davide, la fondation Giulia Cecchettin parce que je suis convaincu qu’il faut améliorer l’éducation de nos enfants et surtout mieux leur enseigner l’amour. Nous travaillons actuellement sur une proposition didactique pour aller dans les écoles et enseigner l’affection. L’idée est de faire comprendre aux plus jeunes que ça ne sert à rien d’être un “homme alpha”, de démonter un peu le stéréotype masculin encore en place aujourd’hui. De leur apprendre la valeur du “non”.

Ce n’est pas facile d’aborder ces sujets à l’école, car on est vite accusé·es de vouloir instrumentaliser les jeunes. Mai nous traversons une crise de sexisme, de machisme et de misogynie. Il faut que les parents comprennent que ces modèles sont très délétères. Si on veut changer les choses, il faut ouvrir un canal de communication avec nos enfants, leur donner de notre temps, les éduquer à de nouvelles valeurs exemptes de violences de genre. Car les enfants d’aujourd’hui seront les parents de demain.

Gino

Il y a un an, la fille de Gino, Giulia, a été assassinée par son ex-copain. À chaque fois qu’il pense à elle, Gino “se sent mort à l’intérieur”, mais il continue d’aller de l’avant pour ses deux autres enfants, Elena et Davide. Depuis la disparition de Giulia, la famille a décidé de ne pas se taire et d’affronter le problème des féminicides et violences de genre. Après avoir écrit un livre, Giulia, ce que j’ai appris de ma fille, via la fondation Giulia Cecchettin – créé avec Elena et Davide, Gino souhaite soutenir les organisations venant en aide aux femmes victimes de violences de genre et cherchent à prévenir ces dernières.

Ce témoignage a d’abord été publié dans notre newsletter In Vivo. Pour recevoir d’autres histoires similaires assorties de recommandations culturelles toutes les deux semaines, abonnez-vous gratuitement à notre newsletter.

N°37 - Mia figlia, la mia battaglia

December 4, 2024

Padova, 4 dicembre 2024

Un anno fa, sapevo che le violenze di genere esistevano. Però mi sentivo quasi esente da questo problema perché mi sembrava di aver fatto tutto per bene. Sicuramente non pensavo che ci fosse una problematica che potesse in qualche modo colpirmi. Non avrei mai potuto immaginare che l’ex di mia figlia l’avrebbe uccisa (Giulia, la figlia di Gino, è stata uccisa dal suo ex compagno Filippo l’11 novembre 2023, ndr).

Questa è stata la cosa che mi ha colpito di più, che mi ha fatto più male.

Da genitore mi sono chiesto se ho fatto tutto quel che potevo. Avrei potuto fare di più? Avrei potuto stare più vicino a mia figlia? Sono stato abbastanza aperto? Lei aveva paura? Forse ero un genitore tranquillo ma non mi rendevo conto che la situazione era grave.

Oggi, Giulia non c’è più. Non c’è più a causa di una violenza inaudita che decide della vita delle altre persone. Il suo ex fidanzato ha deciso di appropriarsi della sua vita. Ed è un problema ricorrente: ci sono circa 120 casi di femminicidio in Italia ogni anno e 90.000 nel mondo.

Giulia è diventata un simbolo di questo massacro, ma Giulia non è un’eccezione. È un fallimento collettivo.

Da un lato c’era una ragazza che aveva un suo percorso di vita, e da un altro un ragazzo che si è rovinato. Se come società facciamo nascere deз giovani che finiscono il loro percorso di vita in questo modo vuol dire che non abbiamo comunicato correttamente, non abbiamo parlato abbastanza, non abbiamo trasmesso i valori fondamentali.

Filippo faceva l’università, si stava laureando. Parlare di lui come di un mostro significa parlare di qualcosa o qualcuno di anormale. Parlare di lui o degli accusati di Mazan (51 uomini sono attualmente sotto processo in Francia per lo stupro aggravato di una donna drogata per anni dall’ex marito, ndr) come di mostri è come dire che si tratta di persone che non fanno parte della società.

Quando definiamo come mostro un assassino, deresponsabilizziamo la società. Perché se hai a che fare con un mostro lo puoi educare bene, ma se finisce per diventare un assassino, puoi sempre dire: “Abbiamo fatto tutto il possibile, ma è un mostro”. Di fatto così vengono meno tutte le responsabilità educative.

Ma non è cosi. Chi commette femminicidi di questo tipo lo fa perché pensa di essere padrone della vita di un’altra persona. E questa visione deriva dal retaggio di una cultura patriarcale. Il patriarcato di fatto è l’essenza dell’uomo detentore del potere.

In Italia diciamo spesso che chi porta i pantaloni in casa è il maschio. Vuol dire che la donne vale meno, che non dovrebbe essere considerata nelle attività quotidiane. Che solo l’uomo ha le caratteristiche per poter comandare, che può decidere per una donna. È assurdo se ci si pensa.

Ovviamente, il femminicidio è la punta dell’iceberg. Ci sono molte altre forme di violenza di genere. Poi ci sono persone che esprimono una cultura patriarcale ma che non ucciderebbero mai solo perché conoscono le conseguenze, sono un po’ più equilibrate o più furbe. Ma quelli che magari non hanno avuto un’educazione all’affettività, che subiscono una mancanza di educazione… in quei casi lì si sfocia in un narcisismo incredibile che poi porta all’uccisione delle persone che si dovrebbero amare.

Insieme a mia figlia Elena e a mio figlio Davide, ho creato la fondazione perché sono convinto che serva aumentare l’educazione deз figlз e soprattutto insegnar loro ad amare di più. Stiamo lavorando a una proposta didattica per andare nelle scuole a insegnare l’affettività. L’idea è di  smontare un po’ lo stereotipo del maschio che c’è ancora oggi, far capire che non serve essere dei maschi alfa per vivere bene. Insegnare il valore del “no”.

Non è facile affrontare questo tema nelle scuole, perché siamo accusatз di voler strumentalizzare з figlз. Ma viviamo all’interno di una grande crisi di sessismo, maschilismo e misoginia. Bisogna far capire aз genitori che questi modelli sono ormai fortemente deleteri. Se vogliamo cambiare le cose, dobbiamo aprire un canale di comunicazione con з nostrз figlз, dedicare loro il nostro tempo, educarlз a nuovi valori escludendo la violenza di genere. Perché з figlз di oggi sono з genitorз di domani.

Gino

Un anno fa, Giulia, la figlia di Gino, è stata uccisa dal suo ex fidanzato. Ogni volta che pensa a lei, Gino “si sente morto dentro ”, ma va avanti per lз altrз due figlз che ha, Elena e Davide. Dalla scomparsa di Giulia, la famiglia ha deciso di non rimanere in silenzio e di affrontare il problema del femminicidio e della violenza di genere. Dopo aver scritto un libro, “Giulia, cosa ho imparato da mia figlia”, attraverso la Fondazione Giulia Cecchettin  creata con Elena e Davide – Gino vuole sostenere le organizzazioni che aiutano le donne vittime di violenza e prevenirla.

 

Questa testimonianza è stata pubblicata in origine sulla nostra newsletter In Vivo. Per ricevere ogni quindici giorni altre storie simili con consigli culturali, iscriviti alla nostra newsletter gratuita.

 

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