Berlin, 10th April
It was a friend who suggested I work as a haulage contractor. And after ten years, in the industry, I can say that it was good advice. I love my job as every day is unique – new neighbourhoods, new people, new conversations, and new houses. It’s never boring.
Sometimes, customers require us to move just a few boxes from one flat to another. Whereas others hand us the keys and ask us to pack up and clear out the entire place. So, we get to see a lot of people’s lives. Especially when a couple splits and one partner has to move out. It’s often the first time they meet again, and arguments erupt. In these situations, I always say, “We’ll give them 20 minutes to calm down!”
In my case, the entire process of moving happened very quickly. We didn’t have many belongings, so we had very little to pack. I grew up in Belarus. My father was stationed there with the army during the Soviet era. In 1996, just after I turned 18, we came to Berlin. We were granted an entry permit and German passports.
I’m a so-called Russian of German heritage. In 1762, Tsarina Catherine the Great assumed the Russian throne and invited people from the German principalities who were willing to immigrate to Russia and cultivate the land. The offer included ownership of land, financial assistance, tax breaks, religious freedom, exemption from military service, and the right to establish their own administrations. These immigrants came to be known as the “Volga Germans” since they were settled in the Volga region on the mountain ranges and banks of the middle Volga. People continued to emigrate from the German territories to the Russian Empire for 140 years.
During the 19th century, the Volga Germans enjoyed certain privileges in Russia under the tsar’s rule. That was until Tsar Alexander II abolished most of these privileges. In the 1920s, under Joseph Stalin’s regime, the Volga Germans were persecuted for the first time. After the German army invaded the Soviet Union during the Second World War in 1941, the Volga Germans were declared spies and collaborators across the board. They were stripped of their rights and not allowed to speak their native language, maintain their traditions, leave their homes, or emigrate. Some were also taken into captivity together with German soldiers, like my grandfather.
During the war, my grandfather came to Russia as a German soldier. While in prison, he pretended to be a Volga German because he feared going back to Germany. In the aftermath of the Second World War, the Volga Germans were still considered enemies in their own nation. Despite hoping for freedom, my grandfather was sentenced to ten-years imprisonment in a labour camp located in Siberia. After being released, he travelled to Ukraine and then to Kazakhstan as a free man.
Since the mid-1980s, over 2.3 million Russian-German Spätaussiedler from the former Soviet Union have migrated to Germany, including my family. Today, Russians of German ancestry are one of the largest immigrant communities in Germany. Those of us who could prove our “German ethnicity” were eligible to apply for a German passport by German law. Although we have lost our German language, we Russians of German heritage are still identifiable as Germans by our names and the nationality mentioned in our domestic passports. These laws were established in the post-war period to facilitate the admission and naturalisation of more than twelve million German expellees and refugees from the German eastern territories and Eastern Europe.
A while back, I decided to promote my business by advertising that we can speak Russian, intending to attract customers from Eastern Europe. However, it didn’t seem to have any impact. I think they prefer to handle the process themselves. Otherwise, people from all walks of life come to me in Germany, from elderly couples to students. Some customers are also regulars. They don’t move every month but reach out to us every two to three years.
Since I moved to Germany, I have only visited Belarus twice. I had to choose between my Belarusian passport and my German passport, and I kept my German one. My whole family lives in this country now. And I like Berlin. I feel at home here. Every day I help people move in and out, but since I’ve been livng here, I can’t imagine a life elsewhere.
Valerius is the owner of a moving company. He was born in Belarus but came to Germany when he was 18 as a Spätaussiedler, which means he is a German emigrant who returned to Germany long after his family left the country.
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Berlin, le 10 avril
C’est un ami qui m’a suggéré de travailler comme déménageur. Après dix ans dans le métier, je dois dire que c’était un bon conseil ! J’adore ce job, chaque jour est unique : nouveaux quartiers, nouvelles personnes, nouveaux sujets de conversation et nouvelles maisons. C’est jamais terne.
Parfois, les client·e·s ont simplement besoin qu’on transporte quelques cartons ; parfois iels nous donnent les clefs et nous demandent de tout empaqueter et débarrasser. On a accès à tout un pan de leur vie. En particulier quand un couple se sépare et doit déménager. C’est souvent la première fois que les deux personnes se revoient après la séparation et les disputes éclatent. Quand c’est le cas, je dis toujours : “On va leur laisser 20 minutes pour se calmer.”
Quand j’ai dû déménager, tout est allé très vite. On n’avait pas beaucoup d’affaires, donc peu de choses à empaqueter. J’ai grandi au Bélarus. Mon père était stationné là-bas avec l’armée pendant l’époque soviétique. En 1996, juste après ma majorité, on est parti·e·s pour Berlin. On nous a laissé entrer dans le pays et on nous a donné des passeports allemands.
Je suis ce qu’on appelle un Russe d’origine allemande. En 1762, la tsarine Catherine la Grande est montée sur le trône de Russie et a invité les habitant·e·s des provinces allemandes à immigrer en Russie pour cultiver la terre. Son offre comprenait un accès à la propriété terrienne, un soutien financier, des avantages fiscaux, la liberté de culte, l’exemption du service militaire et le droit de mettre en place sa propre administration. On appelait ses immigré·e·s Allemand·e·s de la Volga, en référence à la région dans laquelle iels s’étaient installé·e·s, au milieu des montagnes ou sur les berges de la rivière du même nom. Des personnes ont continué à émigrer des territoires allemands vers l’empire russe pendant 140 ans.
Tout au long du XIXe siècle, les Allemand·e·s de la Volga ont bénéficié de certains privilèges, jusqu’à ce que le tsar Alexander II abolisse la plupart de ces avantages. Dans les années 1920, sous Staline, iels furent persécuté·e·s pour la première fois. Après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, les Allemand·e·s de la Volga furent considéré·e·s comme des espion·ne·s et des collabos. Iels furent privé·e·s de leurs droits et empêché·e·s de parler leur langue, de respecter leurs traditions, de quitter leur maison ou le pays. Certain·e·s furent aussi emprisonné·e·s en même temps que des soldats allemands, dont mon grand-père.
Pendant la guerre, mon grand-père est arrivé en Russie avec l’armée allemande. En prison, il a prétendu être un Allemand de la Volga car il avait peur de rentrer en Allemagne. Au lendemain du conflit mondial, les Allemand·e·s de la Volga étaient toujours considéré·e·s comme des ennemi·e·s dans leur propre nation. Arrivé avec des rêves de liberté, mon grand-père a été condamné à 10 ans d’emprisonnement dans un camp de travail en Sibérie. Après sa libération, il a fui en Ukraine, puis au Kazakhstan.
Comme ma famille, depuis le milieu des années 1980, plus de 2,3 millions de Spätaussiedler (littéralement “émigrants tardifs”, ndlr.) russes-allemand·e·s ont émigré de l’ancienne Union soviétique vers l’Allemagne. Aujourd’hui, les Russes d’origine allemande forment l’une des plus grandes communautés immigrées du pays. Depuis l’après-guerre, la loi allemande stipule que les personnes à même de prouver leur “ethnicité allemande” peuvent prétendre à un passeport allemand. Bien que nous ayons perdu notre langue, nous, Russes d’origine allemande, étions toujours identifiables comme allemand·e·s grâce à notre nom de famille et à la mention de notre nationalité sur nos passeports. En tout, ces dispositions légales ont facilité l’admission et la naturalisation de plus de douze millions de personnes provenant des territoires d’Allemagne de l’Est et d’Europe de l’Est.
Il y a un moment, j’ai commencé à faire de la pub en russe pour ma société afin d’attirer des arrivant·e·s d’Europe de l’Est. Sans grand succès. Je crois qu’iels préfèrent s’occuper de ces choses eux-mêmes ou elles-mêmes. Des gens de toutes sortes me contactent, des vieux couples aux étudiant·e·s. J’ai aussi des régulier·ère·s. Ces personnes ne déménagent pas tous les mois, iels font appel à nous tous les deux à trois ans.
Depuis que j’habite à Berlin, je ne suis retourné que deux fois au Bélarus. À mon arrivée en Allemagne, j’ai dû choisir entre mon passeport biélorusse et mon passeport allemand, et j’ai gardé le passeport allemand. Toute ma famille vit dans ce pays désormais. Et j’adore Berlin. Je m’y sens chez moi. Tous les jours, j’aide des gens à déménager et à emménager, mais moi je ne peux pas imaginer aller vivre autre part.
Valerius est le patron d’une société de déménagement. Il est né au Bélarus et est arrivé en Allemagne à 18 ans en tant que Spätaussiedler, c’est-à-dire un émigré d’origine allemande qui est retourné vivre en Allemagne longtemps après que sa famille a quitté le pays.
Ce témoignage a d’abord été publié dans notre newsletter In Vivo. Pour recevoir d’autres histoires similaires assorties de recommandations culturelles toutes les deux semaines, abonnez-vous gratuitement à notre newsletter.
Berlino, 10 aprile
È stato un amico a suggerirmi di lavorare come traslocatore. E dopo dieci anni di lavoro in questo settore posso dire che è stato un buon consiglio. Amo il mio lavoro perché ogni giorno è diverso: nuovi quartieri, nuove persone, nuove conversazioni e nuove case. Non è mai noioso.
A volte ɜ clienti ci chiedono di spostare solo qualche scatola da un appartamento all’altro. Altre volte ci consegnano le chiavi e ci chiedono di imballare e sgomberare l’intera casa. Finiamo per vedere molto nella vita delle persone. Soprattutto quando una coppia si separa e unɜ dei due partner deve trasferirsi. Spesso capita che si rincontrino per la prima volta in queste situazioni, e allora lì iniziano i litigi. In questi casi, dico sempre: “Diamo loro 20 minuti per calmarsi!”.
Nel mio caso, l’intero processo del trasloco è avvenuto molto rapidamente. Non avevamo molti effetti personali, quindi avevamo poco da impacchettare. Sono cresciuto in Bielorussia. Mio padre era di stanza lì con l’esercito durante l’epoca sovietica. Nel 1996, quando ero appena maggiorenne, siamo arrivati a Berlino. Abbiamo ottenuto un permesso d’ingresso e un passaporto tedesco.
Sono un cosiddetto russo di origine tedesca. Nel 1762, la zarina Caterina la Grande salì al trono russo e invitò lɜ abitanti dei principati tedeschi dispostɜ a emigrare a stabilirsi in Russia per andare a coltivare la terra. L’offerta comprendeva la proprietà terriera, l’assistenza finanziaria, la libertà fiscale e religiosa, l’esenzione dal servizio militare e il diritto di stabilire i propri apparati amministrativi. Questɜ immigratɜ vennero chiamatɜ “tedeschɜ del Volga” perché si stabilirono nella regione del Volga, sulle catene montuose e sulle rive del medio Volga. Per 140 anni le persone continuarono a emigrare dai territori tedeschi verso l’Impero russo.
Durante il XIX° secolo, ɜ tedeschɜ del Volga godettero di alcuni privilegi sotto il governo dello zar. Tuttavia, lo zar Alessandro II abolì la maggior parte di questi privilegi. Negli anni Venti, sotto il regime staliniano, ɜ tedeschɜ del Volga furono perseguitatɜ per la prima volta. Nel 1941, durante la Seconda guerra mondiale, dopo che l’esercito tedesco invase l’Unione Sovietica, ɜ tedeschɜ del Volga furono dichiarati spie e collaborazionistɜ a tutti gli effetti. Furono privatɜ dei loro diritti e non fu loro permesso di parlare la loro lingua madre, di mantenere le loro tradizioni, di lasciare le loro case o di emigrare. Alcunɜ furono anche portatɜ in prigionia insieme ai soldati tedeschi, come mio nonno.
Durante la guerra, mio nonno venne in Russia come soldato tedesco. Mentre era in prigione, si finse un tedesco del Volga perché temeva di tornare in Germania. Dopo la fine della Seconda guerra mondiale, ɜ tedeschɜ del Volga erano ancora consideratɜ nemicɜ nel loro stesso Paese. Nonostante sperasse nella libertà, mio nonno fu condannato a dieci anni di reclusione in un campo di lavoro in Siberia. Dopo essere stato rilasciato, andò in Ucraina e poi in Kazakistan, come uomo libero.
Dalla metà degli anni Ottanta, oltre 2,3 milioni di “Spätaussiedler” russo-tedeschɜ dell’ex Unione Sovietica sono emigratɜ in Germania, compresa la mia famiglia. Oggi ɜ russɜ di origine tedesca sono una delle più grandi comunità immigrate in Germania. Chi di noi poteva dimostrare la propria “etnia tedesca” aveva diritto a richiedere un passaporto tedesco per legge. Sebbene avessimo perso la lingua tedesca, noi russɜ di origine tedesca eravamo ancora identificabili come tedeschɜ grazie ai nostri nomi e alla nazionalità indicata nei nostri passaporti nazionali. Queste leggi vennero istituite nel dopoguerra per facilitare l’ammissione e la naturalizzazione di oltre dodici milioni di persone provenienti dai territori orientali della Germania e dall’Europa orientale.
Qualche tempo fa, ho deciso di promuovere la mia attività pubblicizzando il fatto che sappiamo parlare russo, con l’intento di attirare clienti dall’Europa orientale. Tuttavia, non sembra aver avuto alcun effetto. In Germania vengono da me persone di ogni estrazione sociale, dalle coppie di anzianɜ allɜ studentɜ. Non si spostano ogni mese, ma si rivolgono a noi ogni due o tre anni.
Da quando mi sono trasferito in Germania, sono stato in Bielorussia due volte. Ho dovuto scegliere tra il passaporto bielorusso e quello tedesco e ho tenuto quello tedesco. Tutta la mia famiglia vive in questo Paese. E mi piace Berlino. Qui mi sento a casa. Ogni giorno aiuto le persone a traslocare, ma da quando vivo qui non riesco a immaginare una vita altrove.
Valerius è il proprietario di una ditta di traslochi. È nato in Bielorussia, ma è arrivato in Germania all’età di 18 anni come Spätaussiedler, ovvero come emigrante tedesco rientrato in Germania molto tempo dopo rispetto a quando la sua famiglia aveva lasciato il Paese.
Questa testimonianza è stata pubblicata in origine sulla nostra newsletter In Vivo. Per ricevere ogni quindici giorni altre storie simili con consigli culturali, iscriviti alla nostra newsletter gratuita.
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